Paris, le 13 Mars 2025
Ce poème est une plongée dans l’absence, dans le vide laissé par une femme ou par plusieurs femmes, incarnées dans une seule voix lyrique. L’amour vécu à distance devient une quête impossible, où le poète doute de tout : du visage de l’aimée, de sa couleur, de son regard, de sa manière même d’exister. La mémoire vacille, les contours s’effacent, comme si l’amour sans la présence physique perdait peu à peu sa substance.
Le titre repose sur une tension conceptuelle forte : “Vivre” implique l’expérience directe, la présence, tandis que “à distance” évoque l’éloignement et l’absence. Leur association crée un paradoxe captivant : comment peut-on véritablement vivre sans être physiquement présent ?
Pourtant, notre époque nous confronte à cette réalité. La technologie permet de travailler, d’aimer et d’échanger sans proximité physique, tout en maintenant une présence émotionnelle intense. Ce contraste rend le titre percutant et révélateur des nouvelles façons d’exister à l’ère du numérique.
Vivre à Distance exprime une quête contre les barrières du langage, ces limites qui empêchent la compréhension et fragmentent l’unité des êtres dans l’amour. Le passé et l’avenir deviennent illisibles, étrangers, car seule la langue du présent semble réelle et sincère. Mais paradoxalement, le présent est marqué par l’absence, par une promesse de retrouvailles qui sonne creux. Face à cette impuissance des mots, le poète cherche le dépassement du langage conventionnel vers une communication plus instinctive et sensorielle, une langue qui transcende le temps et les frontières, qui ramène l’autre non pas par des paroles, mais par l’évidence du toucher, du souffle, de la peau.
C’est une célébration du désir immédiat, une révolte contre l’amour lointain qui ne suffit plus. Loin d’être une simple lamentation sur l’absence, ce poème est une déclaration intense : vivre, c’est être ivre de l’autre, et sans cette ivresse, il ne reste que l’attente vide et insupportable.
Vivre à Distance
Copyright poème Amar Ingrachen