Le recueil de “Nouvelles brèves” d’Hervé Berthe est publié dans la collection ‘Herbier du Poïein’ de l’Édition Ingens, une collection encore en cours de définition. Voici comment l’éditeur le présente :
“La collection ‘Herbier du Poïein’ est à définir comme on pourra ; pour l’instant, on n’en a pas la moindre idée. On verra bien, on n’en est pas encore là. Si tu veux, on tâtonne encore, mais ça pourrait se décider d’un coup.”
Les brèves sur la première page represententent les jeu d’esprit basé sur des analogies et des définitions humoristiques.
Première brève : “Analogie : Habitat de proctologue.”
Cette phrase joue sur une double lecture. D’une part, le proctologue est un médecin spécialisé dans l’examen de l’anus et du rectum. “Habitat” peut être interprété littéralement, comme le lieu où vit ou travaille le proctologue. Mais le terme “habitat” peut également évoquer l’endroit où il passe la plupart de son temps, en d’autres termes, l’anus ou le rectum de ses patients. C’est une analogie humoristique, voire grivoise, qui associe la spécialité médicale du proctologue à son lieu de travail.
Deuxième brève : “Mariage : Achat d’un titre de copropriété.”
Cette définition du mariage est matérialiste. Dans L’Origine de la famille, de la Propriété privée et de l’État, Friedrich Engels analyse le mariage comme une institution sociale profondément liée à l’évolution des structures économiques et à l’apparition de la propriété privée. Pour Engels, le mariage est une construction sociale façonnée par les besoins économiques de la société. Loin d’être une institution naturelle ou immuable, le mariage, tel qu’il est pratiqué dans les sociétés basées sur la propriété privée, est essentiellement un mécanisme pour contrôler la propriété et renforcer les structures de pouvoir existantes, notamment la domination patriarcale.
Berthe considère le mariage un acte contractuel, comparable à l’achat d’un bien immobilier en copropriété. Le mariage est normalement perçu comme une union romantique ou spirituelle (par ceux qui ignorent la réalité de l’origine de cette construction), serai ici décrit de manière froide et pragmatique, comme un simple investissement dans un bien partagé.
Ces brèves, d’environ 100 pages avec deux brèves par page, sont suivies de poèmes ou de poèmeries insolites, plus longues. Elles sont des exemples de traits d’esprit qui jouent avec les attentes du lecteur. Elles utilisent l’analogie et la redéfinition pour provoquer un sourire ou une réflexion. La première brève s’appuie sur un humour légèrement provocateur, tandis que la deuxième offre une vision désenchantée du mariage, soulignant l’aspect transactionnel de l’institution. Ensemble, elles illustrent un style d’écriture qui cherche à surprendre le lecteur par des observations inattendues ou décalées.
“Nouvelles brèves” d’Hervé Berthe, collection ‘Herbier du Poïein’ de l’Édition Ingens