Les feuilles marquent le temps qui s’envole

Ô feuilles, pleines de vie dans votre descente muette,
Dans la rue vous composez un poème sans trompette,
Le chemin de ma maison s’orne d’un décor théâtral,
Chaque feuille qui chute est un moment qui s’envole.

Paris, le 6 novembre,

Dans l’automne parant de la Hudson Valley,
Les feuilles, rougeoyantes, s’amoncellent sans détours,
Elles murmurent sous mes pas le cours s’écoulant,
Sur le chemin vers ma demeure, leur éclat est parlant.

De carmin, d’or, de bronze, les éclats se dispersent,
Tels des astres vers la terre dans un ultime verse,
Elles tissent leurs adieux à l’été qui s’esquive,
Laissant la place à l’hiver qui, doucement, arrive.

Le tapis de pourpre et de flammes s’étire à l’horizon,
Alignées sans fin, ondulant sous le vent qui les frissonne,
C’est la dernière valse avant que le grand sommeil s’installe,
La nature s’endort, dans la fraîcheur qui s’installe.

Ô feuilles, pleines de vie dans votre descente muette,
Dans la rue vous composez un poème sans trompette,
Le chemin de ma maison s’orne d’un décor théâtral,
Chaque feuille qui chute est un moment qui s’envole.

©klara buda