Berisha le grand peintre kosovar

“Nous ne sommes pas éternels

Sauf son empreinte laissée dans le Monde,

Demain, nous serons vus comme des toiles (…)

Livre ouvert de l’esprit et de la patience…” S. H.

KBP
Illustration du poème par Berisha, courtoisie de Sabri Hamiti

Paris, 28 janvier, 2023

En ce triste lundi 23 janvier, le peintre Berisha e Kuqe est décédé à Pristina. Il était l’un des plus grands peintres contemporains albanais ayant vécu et travaillé à Paris à la charnière des vingtième et vingt-et-unième siècles.

L’académicien kosovar Sabri Hamiti, ami du peintre, lui avait consacré un poème en 1979. Il a su saisir mieux que quiconque l’essence singulière de ce grand artiste.

Berisha

Toi, le laborieux passager à Paris

Avec du cran, la barbe

Et une chemise noire,

 

De ta Kosova tu portes le drame

Tu troubles le sommeil des dames

Se désolant de leurs cauchemars,

 

Les toiles, tu étales autour des portes,

Aux fenêtres, tu les suspends grandeur nature

Effrayant les ornements des murs,

 

Ce siècle le nôtre n’est pas sans fin

Et nous ne sommes pas éternels

Sauf son empreinte laissée dans le Monde,

 

Demain, nous serons vus comme des toiles

Dans toutes les langues du monde,

Livre ouvert de l’esprit et de la patience

Pardon de briser ton silence !

Avec l’aimable autorisation de Sabri Hamiti.

Berisha, extrait du recueil de poèmes “Le Tronc Illyrien”, © Sabri Hamiti, Prishtina, 1979.

Traduit de l’albanais par © Klara Buda.

© KlaraBudaPost CC. L’article peut être reproduit en citant KlaraBudaPost.