Chroniques de Paris, 10 juillet, 2021.

La sublimation, par Claude Arnaud, de ce qui ne devait être qu’une simple flânerie littéraire au fil de l’eau !

Il pleut à Paris. Les guides touristiques conseillent aux visiteurs d’emprunter les passages couverts. Il existe dans la capitale tout un parcours de glass-roofed galleries (galeries à toit de verre) qui permet de passer d’un boulevard à l’autre sans recevoir une seule goutte de pluie. Je ne peux pas l’affirmer, mais j’ai l’impression que les péniches qui se croisent sur la Seine sont vides. Sauf une, parmi les Vedettes du Pont-Neuf, qui elle est pleine de vie (on y voit même un couple de jeunes mariés avec ses invités).

À bord, des touristes et des Parisiens qui, plutôt que de déambuler dans les galeries à toit de verre, ont préféré prendre place sur ce bateau.

La raison ? Son guide bien particulier en ce samedi 10 juillet 2021 : l’écrivain Claude Arnaud, lauréat 2021 du Grand Prix de Littérature Henri-Gal, une distinction qui vient de lui être attribuée par l’Institut de France en récompense de l’ensemble de son œuvre.

Claude Arnaud explique, conte aux visiteurs comment la Seine a nourri la ville en lui apportant l’eau, les ressources et les biens indispensables à la vie ; il décrit les échanges entre les deux rives. De l’intérieur, ou même dehors dans la pluie, tous l’écoutent. Sous son parapluie l’écrivain semble chanter Paris tant sa voix racontant les « aventures de la Seine » est harmonieuse, musicale. Et sa passion pour Paris, comme celle qu’on lui connaît pour la Corse, est très touchante.

L’espace de ce voyage, la péniche est devenue, grâce au savoir et à l’érudition de Claude Arnaud, une véritable encyclopédie voguant sur la Seine. À bien des niveaux, ce guide unique a révélé des beautés cachées, capables non seulement d’impressionner le commun des touristes, mais aussi d’émerveiller les plus grands connaisseurs de la capitale.

Claude Arnaud est romancier, essayiste et critique. Il a publié des biographies remarquées de Chamfort (Robert Laffont, prix de l’Essai de l’Académie Française en 1988) et de Jean Cocteau (Gallimard, 2003). Il est l’auteur chez Grasset de deux romans, Le Caméléon (1994, Prix Femina du premier roman), et Le jeu des quatre coins (1998) et d’un essai, Qui dit je en nous ? (2006, Prix Femina de l’essai).

La qualité de son travail n’a fait que progresser au fil des années, comme le témoignent les ouvrages suivants publiés chez Grasset, une des Maisons françaises les plus prestigieuses : Qu’as-tu fait de tes frères ? (2010), Brèves saisons au Paradis (2012) ou Proust contre Cocteau (2013). Il vient de publier, toujours chez Grasset, Le mal des ruines (2021), un chant d’amour à la Corse, qui a connu un grand succès.

Le 26 juin 2021 et sur proposition de l’Académie Française, l’Institut de France a récompensé Claude Arnaud, pour l’ensemble de son œuvre, en lui décernant le Grand Prix de Littérature Henri-Gal.

Pendant tout l’été Vedettes du Pont Neuf et Librairie des Abbesses, qu’anime Marie-Rose Guarniéri proposent un programme complet des flâneries littéraires au fil de l’eau.

Comme courtoisie Marie-Rose-Guarnièri, Librairie des Abbesses, Montmartre XVIII e.

Après une formation de lettres, Marie-Rose Guarniéri entreprend des études de théâtre au conservatoire. En 1998, elle ouvre la librairie des Abbesses à Paris.

La même année, elle crée une distinction littéraire, le prix Wepler, en collaboration avec la prestigieuse brasserie Wepler et la fondation La Poste.

Personnalité entière et passionnée, Marie-Rose Guarniéri a conçu ce prix, décerné chaque année en novembre, comme “une virée littéraire pure et non commerciale, qui défend l’écriture, les gens qui innovent”.

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