Paris, le 30 mars, 2025
Méfiez-vous.
Les cœurs ne dorment jamais,
et encore moins dans les tombes.
Ils se recroquevillent,
sous une couverture de silence,
comme des bêtes blessées
qui lèchent leurs plaies
dans l’ombre.
Ils ne hurlent pas,
ils attendent.
Un battement retenu,
une veille muette
qui parle en frissons.
Un cœur,
ça ne se capture pas.
On le devine,
on l’apprivoise.
Pas à pas.
Sans bruit.
Comme le petit renard,
celui qui s’approche
juste assez
pour sentir si l’on est digne
de sa confiance.
Méfiez-vous.
Un cœur ne dort pas,
mais il peut claquer la porte…
Et quand il se tait,
ce n’est pas le sommeil,
et encore moins dans les tombes.
c’est peut-être l’exil*…
*Dans ce poème, l’exil n’a pas le sens géographique ou politique habituel — c’est un exil intérieur.
Quand le cœur claque la porte et se tait, ce n’est pas qu’il dort… mais qu’il s’éloigne, quitte le monde visible, se retire pour survivre ailleurs.
L’exil ici signifie :
-
un retrait affectif profond,
-
une mise à distance du monde ou des autres,
-
une solitude choisie (ou subie) pour se protéger,
-
une douleur muette qui refuse le langage.
Ce n’est pas l’oubli : c’est la vie ailleurs, en silence.
Un cœur en exil, c’est un cœur injoignable.
C’est une image très forte. Elle dit :
« Attention. Si un cœur se tait, c’est peut-être une disparition consciente. »