Claire Chazal UNE PASSION EMANCIPATOIRE

Claire Chazal vient d’être évincé des JT pour cause d’audimat. Journaliste réputée est très suivie jusqu’à maintenant, la chose qui lui fait default actuellement est un visage de poupe lifté à l’américaine, puisque aucune faute professionnelle n’a pas été mentionnée. Ce cas d’école montre que l’audimat est entrain de modifier, aussi en France, les valeurs importantes du journalisme Télé qui, comme le journalisme tout court, se fonde essentiellement sur le contenue et non sur la forme. La dure à l’écran de C. Ch était un exemple de l’exception française face a un phénomène global á l’américaine d’avantager le physique jeune féminin, qui a pour conséquence le lifting en mase pratiquées par des personnalités TV dans le monde.

KLARA BUDA
Claire Chazal octobre 2014

New York Sep 14, 2015 @ 5:46

Avec l’éviction de Claire Chazal, c’est une partie de la femme libre et libérée qui est évincée du TF1, mais aussi une certaine façon sereine, distanciée – à la française – de traiter l’information et de faire de la Télé, très élégante en plus. Elégante d’une façon particulière: on bafuant  une mode globale de « poupéeisisation » américaine avec un passage “obligatoire” par le lifting! Est-ce- que aussi la mort d’une exception française?

Aussi paradoxale que cela peut paraitre, la façon Chazal est une façon fondée dans la substance, le contenu beaucoup plus que dans la forme et, cela est lié à son propre freed personnage, qu’elle incarnait à TF1 et dans le journalisme français. Toute cela dans un monde de télé européenne ou toujours, un peu plus, gagne un américanisme exacerbé de visages d’antenne à la Joan Rivers, une étoile de Télé-réalité, qui impose à l’écran des vedettes aux opérations plastiques et qui apportent à l’écran aussi bien qu’aux cinémas des faces de poupée de la soixantaine,  voire quatre-vingts ans dans ce dernier exemple, désirées dans une audience dominante et dominée de machistes, qui préfèrent des visages parfaits, (alias poupées sans rides) chez une journaliste. Cette éviction est une attitude qui tue la façon libre en ne se souciant pas de l’extérieur et de ce qu’on va dire, qui tue ce courant féminin français incarné à l’écran par Claire Chazal (et d’autres dames bien sûr), mais on peut dire qu’elle a porté « le flambeau » plus loin. N’oublions pas que de nombreuses intellectuelles, femmes de lettres et journalistes d’avant garde, passé la cinquantaine, se sont “ rangées” et sont rentrées à la “ norme” à cause de la pression de l’opinion dominante. Une pression qui gagne du pouvoir dans les positions de faiblesse qui elles-mêmes deviennent douloureuses quand cette opinion est forcée en nous par un parent agonisant ou un enfant qui faute de distance et/ou d’expérience rêve et voudrait une maman à la « norme », pas différente des autres mères.

Claire Chazal représentait presque un record dans ce genre, se suffisant de sa beauté intérieure et sa liberté. Elle a résisté aux tentations du genre: faire un lifting! Serait-elle obligée de ce passage “obligatoire” de « poupéeisisation » américaine? Rebondiras-t-elle liftée dans un autre journal ? Or sera-t-elle pour toujours la Reine Chazal, qui après être devenue une icone de la façon française de faire la télé féminine, mais étant sortie de sa “confort zone”, rebondira-t-elle  comme lui prédît son ami et collègue PPDA ? – Rebondira-t-elle pour partager l’élégance de ses multiples passions qui vont la révéler beaucoup plus que ce journal des weekends à TF1, plus qu’elle le sait et elle le croit maintenant, paralysée peut-être par la tristesse avec laquelle elle a du quitter ce journal.

Il n’y a pas de doute que par sa passion pour la littérature (elle a écrit deux romans), le théâtre, la dance et l’Opéra, elle incarne aussi une être artistique, et que dans son évolution, finalement, ce journal de weekend à TF1 par son anesthétique répétition et la facilité évidente du même travail fait depuis des décennies, a réduit ses possibilités plutôt que de lui donner des ailes, l’a gardée prisonnière au lieu de lui donner de l’espace. Comme a dit à juste titre Philippe Tesson, son premier rédacteur en chef au Quotidien de Paris, et qu’elle considère comme son père spirituel : « la présentation du journal ne donne pas l’exacte mesure de son talent, ne donne pas la plénitude de ces talents ».

Enfin, je lui souhaite, qu’après une pause et une réflexion approfondie, elle prendrait du temps pour un grand changement qui la mettra dans son nouvel élément. Une fois cette décision prise, elle remerciera le manque d’élégance de Nonce Paolini, sans lequel, elle n’aurait peut être pas pris maintenant la décision de partir, elle n’aurait pas encore vu que malgré qu’elle fasse partie d’une grande chaine comme TF1, ce n’était qu’un journal d’information et pour cette raison, elle était devenue trop petite pour celle qu’elle est devenue en 24 ans de carrière.

Bienvenue, Claire Chazal, dans le monde de ceux et celles à qui le destin indépendamment de leur choix a sorti de leur confort zone et que par ce fait, ils ont visité d’autres horizons pour exploser toute l’énergie emprisonnée par un cadre très beau et très difficile à abandonner.

En tant que femme et journaliste, j’ai la confiance que Claire Chazal saura rebondir. C’est cette carrière excellente et ce dernier journal présenté debout, qui nous le dit.

Adieu la reine du dimanche  13 septembre sur TF1 en tenue de demi-deuil!

Bonjour Claire Chazal, debout à la recherche de ton nouvel horizon, toujours avec la sincérité et l’amour qu’on te connait!