Dans mon pays natal

Le pays natal te manque,
à travers ces adieux virtuels,
ces ombres d’adieux
sans corps,
sans étreinte,
rien qu’une voix,
rien qu’un souvenir.

Klara Buda

Dans mon pays natal

Dans mon pays natal
on joue avec la mort.
On te recouvre de terre
avant même que le corps
n’ait laissé s’évaporer
le dernier parfum de la vie.

Ailleurs,
l’attente devient un rite,
et le temps se déploie
comme un manteau lourd sur la douleur.

Aujourd’hui, je voulais dire adieu
à un vieil ami
qui défiait la mort,
qui souriait à son ombre
et rendait une parole à la nuit.

De loin,
je ne puis lui envoyer
qu’un adieu suspendu :
un mot consumé sur l’écran,
un signe que nulle main humaine
ne pourra toucher.

Le pays natal te manque,
à travers ces adieux virtuels,
ces ombres d’adieux
sans corps,
sans étreinte,
rien qu’une voix,
rien qu’un souvenir.

Et pourtant,
le virtuel voile la perte
sur le seuil de l’éternité,
comme une consolation en suspens,
étoile lointaine,
lumière qui jamais ne s’éteint.

Et le jeu avec la mort
se transforme doucement
en jeu avec la vie.

Le pays natal te manque,
par les tombeaux,
je l’ai toujours dit,
et plus encore,
par les tombeaux.

Version albanaise 

✍️ Klara Buda Post  ™. Të gjitha të drejtat të rezervuara!