L’Albanie communiste, scènes de ruptures – Un «Bouquin» d’Ismail Kadaré

L’article de Libé s’ouvre “L’appartement de Tirana où Ismail Kadaré a vécu et écrit ses romans les plus connus jusqu’en 1990 est aujourd’hui un musée inauguré en mai 2019. On peut y voir le fauteuil près de la cheminée où il écrivait le matin et une bibliothèque époustouflante. L’auteur albanais, 84 ans, ne voulait pas d’un mausolée, et le recueil de trois romans qui paraît en ‘Bouquins’ n’en est pas un non plus même s’il plonge dans le passé, «dans les remous de l’histoire du monde communiste, de la fin des années 1950 aux années 1970», écrit Eric Faye dans sa préface. C’est la traduction en français du Général de l’armée morte en 1970, par le grand Jusuf Vrioni, qui a fait connaître Ismail Kadaré.”

KBP

Paris, 29 Mai, 2020

Libération publie ce matin dans la rubrique Livres: L’Albanie communiste, scènes de ruptures – Un «Bouquin» d’Ismail Kadaré pour revenir sur le grand isolement du pays sous la dictature d’Enver Hoxha. À l’occasion de la publication par les Éditions Robert Laffont  dans la collection ‘Bouquins’ un recueil de trois romans de I. Kadaré.

Frédérique Roussel, l’auteure de l’article, considère “l’Hiver de la grande solitude” une ” fiction politique aux accents dissidents »!

L’article daté de 29 mai 2020 mentionne que « l’appartement de Tirana d’Ismail Kadaré est aujourd’hui un musée inauguré en mai 2019 » mais non la démolition du bâtiment du théâtre national, en mai 2020, démolition pour la quelle Kadaré se dérobe et refuse de donner son avis ! Questionné par la TV 7 de Prishtina sur cette démolition il répond : «  ne me mêlez pas de cela, je suis malade… ».

Dans ‘ l’Hiver de la grande solitude” I. Kadaré fait un portrait très élogieux du dictateur E. Hoxha, alors que l’auteur F. Roussel, la qualifie cette œuvre de « fiction politique aux accents dissidents » !

Vous trouvez ci-joint des fragments de l’article publié par Libération.

L’article de Libé s’ouvre “L’appartement de Tirana où Ismail Kadaré a vécu et écrit ses romans les plus connus jusqu’en 1990 est aujourd’hui un musée inauguré en mai 2019. On peut y voir le fauteuil près de la cheminée où il écrivait le matin et une bibliothèque époustouflante. L’auteur albanais, 84 ans, ne voulait pas d’un mausolée, et le recueil de trois romans qui paraît en ‘Bouquins’ n’en est pas un non plus même s’il plonge dans le passé, «dans les remous de l’histoire du monde communiste, de la fin des années 1950 aux années 1970», écrit Eric Faye dans sa préface. C’est la traduction en français du Général de l’armée morte en 1970, par le grand Jusuf Vrioni, qui a fait connaître Ismail Kadaré.”

L’écho de la quête des personages du Général de l’armée morte, écrit ensuite l’auteur Frédérique Roussel, “…se trouve d’ailleurs dans l’Hiver de la grande solitude, un des trois romans rassemblés ici : on signale la présence d’un général et d’un prêtre investis de la même mission à Vlorë, le port albanais de l’Adriatique qui sert de base sous-marine aux Soviétiques et sur lequel se cristallise la crise entre Nikita Khrouchtchev et Enver Hoxha.”
Et encore : ” Ces trois romans réunis, le Crépuscule des dieux de la steppe, l’Hiver de la grande solitude et le Concert, pourraient se réduire à des fictions politiques aux accents dissidents, de retour sur une époque où la petite Albanie rompait avec l’URSS, puis la Chine, pour se cloîtrer à double tour dans l’autarcie la plus totale sous la main d’un tyran. La rupture avec Moscou, consommée en 1961, s’avère en effet le thème principal du deuxième, tandis que le troisième, longtemps interdit en Albanie, relate celle de Tirana avec Pékin, son pendant.”

“Il n’y a pas de héros dans ces textes (…)” écrit Roussel! Vraiment ?

Frédérique Roussel, l’auteure de l’article, parle plus bas dans le texte sur la manière dont Kadaré envisage la littérature: “On peut voir dans le Crépuscule la position prise très tôt par Kadaré sur la manière dont il envisage la littérature et son rapport avec le réel. Le narrateur passe des vacances dans une maison de repos pour écrivains à Riga, avant de retourner à l’Institut Gorki à Moscou pour son perfectionnement littéraire. Légèrement désabusé, très critique par rapport à ses congénères, il décrit avec beaucoup d’autodérision le décor de la station balnéaire oiseuse et de ses pensionnaires adeptes de la littérature officielle, puis le quotidien de l’Institut Gorki. Lors d’une soirée de beuverie, il fait visiter les lieux à une compagne : «Le vomissement des sujets ! C’est comme ça qu’ils l’appellent. Des nuits comme celle-ci, ils se racontent des sujets d’œuvres qu’ils n’écriront jamais. Certains se mettent alors à vomir et c’est à cela que ces séances doivent leur nom.» Cela ne les empêchera pas, hélas, d’exercer leur plume : «Ils n’écriront jamais tout ce qu’ils se racontent ce soir, expliquai-je à Lida. Ils écrivent d’autres choses qui sont souvent même tout le contraire.»  Elle finit par citer Eric Faye qui a écris le préface : «Le Crépuscule, (…) est l’expression d’un grave dilemme, d’une période de crise chez Kadaré qui faillit, pendant ces années d’études moscovites, renoncer à l’écriture. Il ne lui restait plus que l’humour et la dérision.»

Vous pouvez lire l’article au Libération Samedi 30, Dimanche 31 Mai et Lundi 1 er Juin 2020.