L’écrivain albanais Ismail Kadaré a été ressenti dans le passé comme un candidat valable à ce prix. Chaque année ses sympathisants attendent qu’il soit enfin nommé. Pour mieux comprendre les critères de sélection du candidat de prix Nobel, KBP a posé la question a Ilir Seci, critique littéraire albanais résident aux USA.
KBP : Monsieur Seci, quels sont les critères de sélection justifiant les choix faits depuis 20 ans après la chute du mur de Berlin et jusqu’à aujourd’hui ?
Ilir Seci : L’annonce de la gagnante Aleksjeviçit Svetlana est un message clair! En sélectionnant cette voix puissante critique du Kremlin, le jury suédois suit l’ancienne tradition de l’utilisation du prix Nobel de Littérature pour secouer l’autorité de l’ère postsoviétique totalitaire russe. Sur les cinq prix Nobel antérieurs de littérature accordés à des auteurs qui écrivent en russe, seulement Cholokhov a été autorisé par les autorités dirigeantes de l’Union Soviétique de recevoir le prix. D’autres, comme Bunini, Pasternak, Soljenitsyne et Brodsky ont été interdits par les autorités soviétiques à participer à la cérémonie de Nobel à Stockholm ou avait été lauréat de ce prix lors ce que ils été en exil .
KBP : Pensez-vous qu’Ismail Kadaré, l’écrivain albanais mondialement connu aura-t-il un jour le Prix Nobel en Littérature?
Ilir Seci : Il est estimé, selon les critères de base sur lesquels sont choisis à ce jour les lauréats du Prix Nobel en Littérature venant des anciens pays communistes d’Europe de l’Est, que le rôle de leurs œuvres pour démasquer les régimes totalitaires reste primordial. Egalement, l’auteur ne doit pas avoir une histoire personnelle qui le lie avec le pouvoir totalitaire. Je ne pense pas qu’Ismail Kadaré gagnera ce prix, car Ismail Kadaré ce n’est pas l’un des écrivains qui s’est opposé au régime communiste. Ismail Kadaré, pendant les années de la dictature, était un membre du Direction du Front Democratic d’Albanie. Il a été élu membre du Parlement albanais à deux législatures de 1974 – 1978 et 1978 -1982. L’écrivain albanais, non seulement n’a jamais été opposé au régime, mais plutôt il a été compromis à ce régime, en tant que membre du parti et dans les hautes fonctions (rangs) du pouvoir. Malgré le fait qu’en tant qu’albanais, je désire et souhaite que Kadaré soit le lauréat du prix “Nobel”, mais comme nous l’enseigne Aristote: «Amicus Plato, sed magis amica veritas” …La vérité est la vérité!
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