Kristofor Kisi fut victime d’un régime impitoyable

Sa Grâce l’Archevêque, premier prélat canonique de l’Église autocephale d’Albanie, se distingue par une érudition profonde et un dévouement spirituel inébranlable. Homme de foi, il incarne la sagesse et la solennité dignes de son rang élevé. Élu pour guider l’Église dans les chemins de l’indépendance et de la tradition, il symbolise la continuité et le renouveau du culte chrétien orthodoxe dans la nation albanaise. Sous son égide, l’Église a su préserver l’authenticité de ses rites et affirmer son autonomie face aux influences extérieures. Par son leadership éclairé, il a renforcé la vocation spirituelle de l’Église, tout en insufflant un nouvel élan à la communauté chrétienne d’Albanie.

KBP
Le premier Archeveque canonique de l’Église Autocephale de l’Albanie

Paris, le 6 mars 2024

Bio en progess…

Par une matinée de juin, où l’air frais contrastait avec l’habituelle chaleur estivale, une silhouette encapuchonnée franchit le seuil de l’hôtel “Dajti” à Tirana. Sa démarche, chargée d’un mystère émanant de la mission confiée par Fan Noli, laissait présager des intentions peu ordinaires. L’inconnu, dont le visage restait dissimulé, avait fixé un rendez-vous crucial pour l’après-midi. Il devait rencontrer Monseigneur Kristofor Kisi (Msg Christopher), l’éminent Archevêque de l’Église Orthodoxe Autocephale d’Albanie, dans l’enceinte sacrée de l’Église de Saint Procope. Cet édifice, baigné de la lumière matinale et niché près de l’Université de Tirana, abritait également le laboratoire de chimie, un temple de la science érigé grâce à la générosité du Père Kisi.

  1. La journée, marquée par l’attente, s’étirait lentement. L’envoyé, pour des raisons restées obscures, manqua à l’appel, laissant les heures s’égrener jusqu’à ce que la pénombre enveloppe la ville. Monseigneur Kisi, retrouvé sans vie sous le voile de la nuit, gisait dans une mise en scène macabre où vol et sacrilège semblaient s’être donné rendez-vous. Les précieux objets liturgiques avaient disparu, emportant avec eux un morceau de l’âme de l’église. Malgré l’urgence, Kristofor Kisi fut transporté à l’hôpital, agonisant, tandis qu’une silhouette familière, témoin de cette fin tragique, partageait son désespoir en murmures étouffés. Le laboratoire, témoin muet de l’atroce vérité, portait les stigmates d’une lutte désespérée contre l’acide et les substances toxiques.

Les circonstances de sa mort demeurèrent une énigme, une ombre plane sur sa mémoire, alimentée par la conviction inébranlable de ses descendants : Kristofor Kisi fut la victime d’un régime impitoyable. Les lettres échangées avec Fan Noli, trésors d’une amitié profonde, résonnaient d’une tragédie annoncée. “Père Kristofor, que dois-je faire? revenir ?” L’écho de cette question, restée sans réponse, scellait le destin du scientifique.

Kristofor Kisi, pilier de l’Église Orthodoxe Albanaise, s’était élevé contre les courants, négociant avec finesse et détermination la place de son église dans un échiquier religieux complexe. Sa vie, dédiée à l’autocephalie, fut un testament de sa foi et de sa vision.

Il était un chimiste de renom, dont le laboratoire a joué un rôle fondamental dans l’établissement du département de Chimie à l’Université de Tirana, témoignant ainsi de son apport significatif au domaine.

Shen Kozma përkthyer nga K. Kissi

En outre, sa maîtrise de plusieurs langues l’a également distingué en tant que traducteur. Parmi ses nombreuses contributions, citons notamment sa traduction remarquable de l’œuvre ‘Jetëshkrimi dhe Akoluthia e Dëshmorit të Ri dhe Isapostollit Shën Kozma’, qui illustre sa versatilité et son érudition.

Mais son héritage, bâti sur les fondations de son laboratoire et de sa bibliothèque, fut éclipsé par le silence et l’oubli.

L’histoire de Kristofor Kisi, figure emblématique de la foi, de la science et de la culture albanaise, demeure enfouie sous le poids de l’indifférence. Ni l’Église Orthodoxe d’Albanie, ni l’historiographie albanaise n’ont su éclairer l’ombre qui obscurcit sa mémoire, laissant une empreinte indélébile sur ceux qui cherchent encore la vérité.

 

Biograhphie

Kristofor Kisi (1890-1958) est né dans le quartier ‘Kala’ de Berat. Il a suivi des études supérieures en théologie et a été diplômé en 1906 de la prestigieuse École théologique de Halki* dans l’île de Heybeliada dans la mer de Marmara, sa thèse portait sur ‘L’origine de la vie monastique.

Après avoir achevé ses études théologiques en 1908, il retourna dans son pays et commença à enseigner au lycée Jovan Banga à Korçë. Avant la Guerre balkanique, il se rendit à Constantinople et, en 1916, il fut ordonné prêtre. Il servit comme prêtre principal à Makrohor. Ultérieurement, il fut ordonné évêque de Sinada, charge qu’il conserva jusqu’en 1923. Cette année-là, conscient des efforts des orthodoxes albanais pour obtenir l’autocéphalie, Mgr Christofor rentra volontairement en Albanie, où il prit la direction de la Métropole de Berat, portant le titre de “Métropolite de Berat, Vlora et Kanina”.

Le 21 novembre 1923, Mgr Christofor et Mgr Jerotheos conférèrent l’ordination épiscopale à Theofan Noli dans l’église “Saint-Georges” à Korçë.

L’autocephalie de l’Église orthodoxe albanaise a été proclamée de facto en 1921, lors du premier congrès ecclésiastique tenu à Berat.**

En 1922, conformément au souhait exprimé par le Congrès, le gouvernement albanais a nommé une délégation et l’a autorisée à se rendre à Constantinople pour demander à le Patriarcat œcuménique l’acte de reconnaissance de l’autocephalie établie par le Congrès de Berat. Le Patriarcat œcuménique de Constantinople n’accepta pas.

En 1929, Mgr Christofor se retira au monastère et évita de participer aux actions anti-canoniques au sein de l’Église orthodoxe albanaise. En 1934, Mgr Christofor devint “Métropolite de Korçë” et, en 1937, fut élu Président du Saint Synode et Archevêque de toute l’Albanie.

L’autocéphalie de l’Église orthodoxe albanaise, autoproclamée unilatéralement par le congrès de Berat en 1922, n’était pas reconnue par le Synode.

«Son Excellence, Kristofor Kisi, a également négocié avec le Vatican, afin de créer une pression équilibrante contre l’élan venant du Patriarcat, pour purifier l’Église orthodoxe albanaise de l’influence de Fan Noli et de Visarion Xhuvani. Kisi, bien qu’il soit arrivé au pouvoir comme un compromis, n’a jamais perdu le contact avec ses deux prédécesseurs, qui étaient non seulement des amis, mais aussi des conseillers proches. » ***

Monseigneur Christofor a mené des pourparlers avec le Patriarche œcuménique de Constantinople pendant trois ans, de 1934 à 1937, afin d’obtenir l’autocephalie de l’Église albanaise.

En février 1937, une délégation de l’Église orthodoxe d’Albanie dirigée par l’Archevêque Kisi (accompagné par Josif Kedhi) se rendit à Athènes, puis à Constantinople où, en mars 1937, l’accord pour l’autocephalie fut signé en présence des représentants du Patriarche œcuménique de Constantinople. Le reste était une question technique pour avoir le nombre nécessaire d’archevêques canoniques qu’il fallait pour créer le synode. Le 12 avril 1937, le Synode du Patriarcat œcuménique de Constantinople signa le ‘Tomos’ de l’autocephalie de l’Église orthodoxe d’Albanie et nomma Kristofor Kisi comme archevêque de Tirana et de toute l’Albanie et trois nouveau archevêques. Selon le Tomos de l’Autocephalie, l’organe suprême de l’Église Orthodoxe Autocephale d’Albanie était le Saint Synode, qui était composé d’évêques canoniques. Le président du Saint Synode serait toujours l’Archevêque de Tirana et de toute l’Albanie, dont le devoir est de rappeler les noms des Primats des Églises Orthodoxes Autocephales. Il est également souligné dans le Tomos de l’Autocephalie que l’Église Orthodoxe Autocephale d’Albanie doit recevoir le Saint Myron du Patriarcat Œcuménique. Ce dernier a informé toutes les Églises Autocephales d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem, de Grèce, de Pologne, de Chypre, de Géorgie, de Serbie et de Roumanie de la signature de l’acte d’autocephalie de l’Église albanaise. En mai 1937, le Patriarcat Œcuménique envoya le Saint Myron à l’Église Orthodoxe Autocephale d’Albanie.

En 1942, l’Archevêque de l’Albanie, Mgr Christofor fut convoqué par l’intermédiaire du roi Victor Emmanuel III, Jakomoni, et fut pressé de remplacer les postes vacants par des évêques uniates qui soutiendraient l’uniatisme, c’est-à-dire l’union des églises orthodoxes avec l’Église catholique sous certaines conditions, tout en conservant une partie de leurs rites traditionnels. Cette initiative visait à réduire l’influence orthodoxe et à promouvoir une certaine convergence avec le catholicisme, souvent encouragée par des pouvoirs politiques ou extérieurs, notamment durant les périodes de tension ou d’occupation, comme ce fut le cas sous le régime fasciste. Face à la pression des conditions difficiles subies par l’Église sous l’occupation fasciste, il accepta initialement, mais tenta ensuite de repousser l’échéance. Il sollicita le théologien Irine Banushi et lui proposa l’ordination épiscopale, évitant ainsi la nomination de prélats uniates aux postes vacants, ce qui aurait mis la confession orthodoxe en grand danger. Kristofor Kisi  fut élu Président du Saint Synode et Archevêque de toute l’Albanie. Selon les règles de l’Église orthodoxe, un tel poste est attribué à vie. Il resta de nombreuses années à la tête de l’Église orthodoxe autocéphale d’Albanie, mais malgré la permanence de son poste, il fut destitué par le poivoir communiste.

« Le chef actuel de l’Église orthodoxe albanaise, Mgr Kristoforo Kissi, a subi cependant de fortes pressions pour rattacher son Église au patriarcat de Moscou. Il a courageusement résisté, comme Mgr Gavrilo, le patriarche yougoslave, et comme lui il s’est abstenu de présider la délégation qui s’était rendue en Russie pour préparer ce rattachement. Il a même refusé de consacrer comme évêques les membres de cette délégation, parce que, à son avis, ils étaient pour la plupart illettrés et sans instruction en matière religieuse. Sa seule concession a été d’accepter l’archevêque de Korça comme coadjuteur. »***

En 1948, l’Archevêque Kristofor fut interné au monastère d’Ardenitca, mais fut plus tard transféré à l’église de Saint Procope, où il mourut dans des circonstances suspectes le 17 juin 1958.

La disparition de Kristofor Kisi demeure enveloppée dans un voile de mystère profond. Retrouvé inconscient dans l’antre de son laboratoire, les véritables circonstances de son trépas n’ont jamais été élucidées, éveillant une myriade de conjectures allant d’un simple accident à un assassinat politique. Officiellement, une crise cardiaque fut déclarée responsable de sa mort; cependant, la disparition concomitante d’objets de valeur et de sa croix en or suggère une mise en scène délibérée. Transporté à l’hôpital dans un état critique, il s’éteignit sans avoir reçu l’assistance nécessaire. Parmi les différentes hypothèses avancées, celle de l’empoisonnement prévaut, renforçant l’idée d’une conspiration.

Sa position ferme et inébranlable contre la domination de l’Église autocéphale albanaise par celle de Moscou, faisant de lui un obstacle majeur à la vassalité du pouvoir de Tirane envers Moscou, pourrait bien avoir scellé son sort tragique. Kisi incarnait la résistance à une influence étrangère sur l’autonomie religieuse et nationale, une posture qui, dans les couloirs du pouvoir, pouvait être perçue comme une menace nécessitant une élimination silencieuse. ( Voir le discour d’EH au CC…)

Le cercueil contenant ses reliques fut placé au cœur de la cathédrale de l’Annonciation à Tirana. La cérémonie funéraire fut présidée par l’archevêque Paisi, qui avait pris sa place à la tête de l’Église orthodoxe d’Albanie, alors que Mgr Christofor, démis par le régime en 1948, avait été nommé à cette position pour la vie, conformément aux règles de l’orthodoxie. En présence des proches et de nombreux fidèles qui remplissaient l’église, le Secrétaire du Saint Synode, Niko Çane, prit la parole, exaltant les vertus du défunt, notamment son intégrité, sa sagesse et sa culture étendue.

*L’École théologique de Halki se trouve sur l’île de Heybeliada, l’une des îles des Princes dans la mer de Marmara, près d’Istanbul en Turquie. Fondée en 1844, cette école a joué un rôle crucial dans la formation des clercs de l’Église orthodoxe, notamment ceux du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Toutefois, elle a été fermée en 1971 en raison de la politique turque visant à nationaliser les établissements d’enseignement privés, et depuis lors, il y a eu des discussions et des pressions internationales récurrentes concernant sa réouverture.

**KISI, Kristofor, Lettre à l’avocat Vasil Dilo, preuve écrite de son propre interrogatore, pendant l’arrestation (tenue en hetuesi, Sigurim).PATA, Ylli, Le mystère de la mort de l’ancien Archevêque d’Albanie, dans MEMORIE.AL

***PATA, Ylli, Le mystère de la mort de l’ancien Archevêque d’Albanie, dans MEMORIE.AL

****SCHWŒBEL, Jean, EN ALBANIE LES PERSÉCUTIONS n’atteignent que les catholiques, le Monde, le 30 avril 1949. https://bit.ly/4aXiA3M


Resumé

Contribution Globale de Kristofor Kisi

Kristofor Kisi était une figure emblématique en Albanie, reconnue pour ses contributions majeures tant dans le domaine scientifique que religieux. En tant que chimiste renommé et pilier de l’Église Orthodoxe Albanaise, il a marqué de manière indélébile les sphères académiques et spirituelles de son pays.

1. Engagements Religieux

Après avoir achevé ses études théologiques en 1908, il retourna dans son pays et commença à enseigner au lycée Jovan Banga à Korçë. Avant la Guerre balkanique, il se rendit à Constantinople et fut ordonné prêtre en 1916. Il servit comme prêtre principal à Makrohor. Ultérieurement, il fut ordonné évêque de Sinada, charge qu’il conserva jusqu’en 1923. Cette année-là, Mgr Christofor rentra volontairement en Albanie, où il prit la direction de la Métropole de Berat, portant le titre de “Métropolite de Berat, Vlora et Kanina”.

Le 21 novembre 1923, Mgr Christofor et Mgr Jerotheos conférèrent l’ordination épiscopale à Theofan Noli dans l’église “Saint-Georges” à Korçë.

En 1929, il se retira au monastère et évita de participer aux actions anti-canoniques au sein de l’Église orthodoxe albanaise.  En 1934, Mgr Christofor devint “Métropolite de Korçë” et, en 1937, il fut élu Président du Saint Synode et Archevêque de toute l’Albanie. Selon les règles de l’Église orthodoxe, un tel poste est attribué à vie. Il resta de nombreuses années à la tête de l’Église orthodoxe autocéphale d’Albanie, et malgré la permanence de son poste, il fut destitué par les communistes.

2. Vie Personnelle, carrière Scientifique et Traduction

Sur le plan personnel, Kisi était connu pour son érudition et sa maîtrise de plusieurs langues, ce qui lui a permis de contribuer significativement à la traduction des textes ecclésiastiques en albanais. Sa traduction de l’œuvre ‘Jetëshkrimi dhe Akoluthia e Dëshmorit të Ri dhe Isapostollit Shën Kozma’ est considérée comme une référence dans le domaine de la traduction religieuse.

Kristofor Kisi avait une passion pour la chimie et construit un laboratire à l’interieur de l’Eglise de Saint – Procope.  Il fut non seulement un pionnier de la recherche chimique en Albanie, mais aussi un mentor pour de nombreux étudiants du séminaire orthodoxe de Tirana qui sont devenus d’éminents scientifiques, chimistes et médecins. Son laboratoire de chimie ainsi que sa bibliothéque ont joué un rôle crucial pour la création et l’établissement du département de chimie à l’Université de Tirana.

3. Circonstances de sa Mort

La disparition de Kristofor Kisi demeure enveloppée dans un voile de mystère profond. Retrouvé inconscient dans l’antre de son laboratoire, les véritables circonstances de son trépas n’ont jamais été élucidées, éveillant une myriade de conjectures allant d’un simple accident à un assassinat politique. Officiellement, une crise cardiaque fut déclarée responsable de sa mort; cependant, la disparition concomitante d’objets de valeur et de sa croix en or suggère une mise en scène délibérée. Transporté à l’hôpital dans un état critique, il s’éteignit sans avoir reçu l’assistance nécessaire. Parmi les différentes hypothèses avancées, celle de l’empoisonnement prévaut, renforçant l’idée d’une conspiration.

#Il a été accusé par les communistes d’avoir collaboré avec les fascistes, mais en tant que négociateur redoutable, il n’a pas dit non à la demande des Italiens de nommer des archevêques uniates. Entretemps, il appela et proposa à Ilia Banushi, qui avait fait des études de théologie, de l’ordonner archevêque et finalement il s’assura que dans les places vacantes nécessaires pour faire le quorum pour le synode, ne soient pas nommés des archevêques uniates de Sicile, pour éviter que se reproduise ce qui était déjà arrivé aux Arbëresh, qui dépendaient du Vatican. Il réussit à préserver l’autocephalie.

Sa position ferme et inébranlable contre la domination de l’Église autocéphale albanaise par celle de Moscou, faisant de lui un obstacle majeur à la vassalité du pouvoir de Tirane envers Moscou, pourrait bien avoir scellé son sort tragique. Kisi incarnait la résistance à une influence étrangère sur l’autonomie religieuse et nationale, une posture qui, dans les couloirs du pouvoir, pouvait être perçue comme une menace nécessitant une élimination silencieuse.

Héritage et Oubli

Malgré ses contributions incontestables, l’héritage de Kristofor Kisi semble avoir été partiellement éclipsé par l’histoire. Ni l’Église Orthodoxe d’Albanie ni les cercles académiques n’ont pleinement reconnu son impact. Ce manque de reconnaissance soulève des questions sur la mémoire collective et l’importance de valoriser les contributions de figures comme Kisi, qui ont façonné à la fois la croyance et la culture en Albanie. Son histoire demeure un rappel poignant de l’importance de préserver et de célébrer nos intellectuels, afin que les générations futures puissent s’inspirer de leurs héritages et continuer à explorer et à questionner notre passé.

Résumé succinte

Archevêque Kristofor Kissi, né en 1890 à Berat, s’est distingué par une vie dédiée à l’Église orthodoxe albanaise. Après avoir été formé à la prestigieuse École théologique de Halki, il retourne en Albanie pour enseigner et est ordonné prêtre en 1916. Devenu évêque puis archevêque, il joue un rôle crucial dans les négociations pour l’autocephalie de l’Église albanaise, un statut finalement reconnu en 1937 par le Patriarcat œcuménique de Constantinople.

Son épiscopat se caractérise par une gestion prudente et une résistance aux influences étrangères, notamment face aux pressions pour aligner l’Église albanaise avec le Patriarcat de Moscou. Même sous l’occupation fasciste, il s’efforce de maintenir l’autonomie de l’Église, refusant les tentatives d’uniatisme et préservant les rites orthodoxes.

La fin de sa vie est marquée par l’adversité : en 1948, il est démis de ses fonctions et interné, avant de mourir en 1958 dans des circonstances suspectes, probablement empoisonné. Sa disparition, enveloppée de mystère, souligne sa résistance contre les manipulations politiques et son engagement indéfectible envers l’indépendance de l’Église orthodoxe albanaise. Sa vie reste un exemple de dévotion et de courage, célébré par de nombreux fidèles lors de ses funérailles à la cathédrale de l’Annonciation à Tirana.

 

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