Le prix Décembre 2025 a été attribué à Laura Vazquez pour son roman choral Les Forces, publié aux Éditions du Sous-Sol, lors d’une soirée au célèbre restaurant Prunier, à Paris, ce mardi 28 octobre.
C’est le premier grand prix littéraire de la rentrée 2025 à être décerné.

Les Forces est un roman polyphonique et incandescent, où la mémoire se cabre, et où des vies se croisent entre ombre et révolte.

Claude Arnaud, président du jury, dans son allocution, s’est montré très élogieux quant à la qualité littéraire du récit et a comparé Les Forces aux Carnets du sous-sol de Dostoïevski. « Les Forces [est un] long et puissant monologue intérieur d’une jeune femme ayant gardé, de l’adolescence, sa rage antifamiliale, et qui porte un regard à la fois féroce et comique sur le conformisme des majorités, mais aussi des minorités (scène splendide dans un bar lesbien). Un récit qui attaque à l’acide les normes dominantes, mais fore aussi un espace littéraire inédit où les mots, en s’émancipant des phrases toutes faites, semblent trouver la force de s’engendrer eux-mêmes. » écrit-il dans son blog.

Le président du jury, Claude Arnaud, et la lauréate, Laura Vazquez, lors de la cérémonie de remise du prix.

Le jury du prix Décembre 2025 était présidé par Claude Arnaud et composé de Christophe Honoré, Laure Adler, Charles Dantzig, Arnaud Viviant, Chloé Delaume, Maxime Catroux, Patricia Martin et Amélie Nothomb. La romancière belge, très aimée du public français, succède à Oriane Jeancourt-Galignani, qui rejoint cette année le jury du prix Femina.

Les deux autres finalistes de cette deuxième sélection étaient :
— Remember Fessenheim (Grasset), de David Dufresne, roman choral où mémoire, écologie et deuil s’entrelacentautour de la centrale nucléaire de Fessenheim, symbole d’une fin d’époque ;
— Laure (Le Seuil), de Kevin Orr, récit intime et poétique où la mémoire, l’amour et la perte se rejoignent dans une quête de soi au seuil de la disparition.

Un peu d’histoire…

Un prix Décembre pour novembre ?

Le prix Décembre, créé en 1989 par Michel Dennery, portait à l’origine le nom de prix Novembre. L’histoire du prix prit un tournant singulier lorsque son fondateur démissionna du jury, en désaccord avec le couronnement de Michel Houellebecq, dont il désapprouvait l’œuvre.

Depuis lors, le prix bénéficie du mécénat éclairé de Pierre Bergé, dont la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent assure aujourd’hui la dotation, fixée à 15 000 euros.
Contraint de changer d’appellation — le nom prix Novembre ayant été déposé par son créateur —, il adopta celui de prix Décembre, avec l’élégance d’un héritage assumé : une récompense littéraire indépendante, audacieuse et souvent en avance sur son temps.

©klarabudapost.com

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