Edi Rama en visite officielle à Paris

Il faut d’abord saluer l’engagement d’Edi Rama (en visite officielle à Paris, 10-11 juin) en faveur de la francophonie. S’exprimant en français sur le plateau de France 3, Edi Rama a ainsi démontré que l’amitié qui lie nos deux peuples passe d’abord par l’amour de la langue française. Il est vrai que son séjour en France a dans un passé récent contribué à cultiver ce lien stimulé par son appétence pour la création artistique, la plus universelle des langues.

Le Premier Ministre Edi Rama a souhaité engager l’Albanie sur le chemin de la modernisation en fixant un certain nombre de chantiers majeurs. Au titre des convergences objectives, on notera qu’il a choisi tout comme le Président de la République française de s’engager dans une réforme de la carte administrative albanaise.

Il entend aussi dynamiser et réformer en profondeur le système universitaire pour le mettre à la hauteur des enjeux et mobiliser les talents indispensables pour préparer l’Albanie de demain.

En outre et c’est un enjeu crucial, il entend faire reculer la corruption et la criminalité afin de donner à l’Etat de droit un socle robuste et à apporter aux citoyens la tranquillité qu’ils sont en droit d’attendre. N’est-ce pas pour une démocratie revenue des années sombres du totalitarisme une ambition primordiale susceptible de renforcer la cohésion sociale et le crédit des institutions?

Cela passe en Albanie comme dans toutes les démocraties par une modernisation de l’action policière et par la rénovation de ses modes d’action qu’il faut toujours ajuster aux menaces et aux défis d’une criminalité multiforme. Il s’agit de montrer à l’opinion publique qu’à tous les niveaux de la société les crimes et délits ne peuvent bénéficier d’aucune sorte d’impunité.

Indissociable de l’action de la police, la modernisation du système judiciaire est un chantier de longue haleine et indispensable au regard des critères d’éligibilité, à une intégration à moyen terme de l’Albanie au sein de l’Union européenne.

Incarnation d’une gauche résolument modernisatrice et soucieuse de contribuer à la stabilité régionale et à la poursuite de la grande entreprise européenne, Edi Rama place ainsi sa gouvernance sous le signe du courage politique et du renouveau afin d’engager l’Albanie sur le chemin de l’innovation et du développement économique.

Lors de sa rencontre avec François Hollande son engagement européen sera donc au cœur de la discussion. La mise en œuvre de sa feuille de route passe par l’Europe, et pour cet homme de conviction, son agenda politique n’est pas dissociable de cet engagement européen qui est au cœur de son combat politique pour une entrée réussie de l’Albanie dans la modernité.

Gageons que le Président de la République française qui partage avec lui ce grand dessein européen prendra la mesure de son volontarisme pour faire du sommet européen des 26 et 27 juin le point de départ du processus d’adhésion à l’UE en obtenant pour l’Albanie le statut de candidat.

Original text is in french