Le récit “Mon village sait boire le raki “

L’irrésistible parfum des vignes inonde l’atmosphère, humide, ensoleillée, captivante; une odeur de terre craquelée sous les feuillages imprégnés d’humus excite et inspire sous sa plume errante comme un doigt profane qui dessine dans le sable. On nous laisse emporter vers l’Albanie des villages pour appréhender et faire sienne une part, au moins, de l’âme populaire en partage. Kuteli nous parle d’un village, de la vigne, de l’ivresse, des saveurs de la terre et du raki, potion qui domine tout. Que ce soit à tombée du soir aux couleurs dorées d’un soleil rougeoyant, sur les vignes et sur les arbres, ou à d’autres heures, tout y est authentique et rien n’y est comme ailleurs.

KLARA BUDA

Paris, 28 septembre, 2017

Mon village sait boire le raki est un récit plein de fantaisie qui célèbre le pouvoir des excitants tout en invitant les lecteurs à partager une vision poétique de l’Albanie profonde. À l’en croire, les choses sont impressionnantes quand toutes imprégnées d’imagination, elles se révèlent au monde, comme les premières lueurs de l’aube éveillant les esprits après une longue nuit de cauchemars. On peut voir à travers la trame se mêler les rêveries poétiques et les réminiscences cosmogoniques d’un peuple encré dans ses plus anciennes traditions. L’irrésistible parfum des vignes inonde l’atmosphère, humide, ensoleillée, captivante et submergeante d’essences naturelles; une odeur de terre craquelée sous les feuillages imprégnés d’humus excite et inspire sous sa plume errante comme un doigt profane qui dessine dans le sable. On nous laisse emporter vers l’Albanie des villages pour appréhender et faire sienne une part, au moins, de l’âme populaire en partage. Kuteli nous parle d’un village, de la vigne, de l’ivresse, des saveurs de la terre et du raki, potion qui domine tout. Que ce soit à tombée du soir aux couleurs dorées d’un soleil rougeoyant, sur les vignes et sur les arbres, ou à d’autres heures, tout y est authentique et rien n’y est comme ailleurs.

Son récit se lit aisément et son humour s’adresse au lecteur qu’il convie à boire du raki sans remettre en question le cadre légal, les convictions ni les bonnes mœurs du pays traditionnel.

Érigé en symbole de toute réjouissance et d’apaisement, le raki occupe une large place dans l’univers de Kuteli. L’exaltation atteint son comble avec le personnage du vieil homme qui, en ses transports extatiques et mystiques, favorisés par le raki, bouscule sans cesse l’ordre régnant et les tabous.

Kuteli s’attache à comprendre les effets de l’alcool comme substance hallucinogène, un des substituts de l’esprit en quête d’absolu, capable, en ses imaginations, de susciter des apparences ou réalités parallèles.

Il se veut provocateur, mais aussi héritier de la mémoire sociale de ses contemporains. Mais en élaborant une écriture fantasmatique qui fait écho à son identité intrinsèque, il dépasse les frontières nationales pour atteindre à l’universalité.

Et le raki semble offrir un paradis pour tous grâce à l’art de l’auteur !

L’essai sur le récit court de Kuteli sort le 29 Septembre à Tirana, Ombra GVG.