Paris, le 5 december, 2016

La belle rentrée littéraire de janvier 2017 en France offre son lot de nouveautés comme d’habitude, entre contemporains capitaux et nouvelles plumes confirmées. Les grands noms de la littérature mondiale sont au rendez-vous. Parmi eux, nous sommes heureux d’accueillir pour la première fois en France, un récit de l’ écrivain albanais Mitrush Kuteli « Mon village sait boire le raki », traduit et présenté par Klara Buda et publié par l’édition parisienne Fauves Edition. Le livre sort le 12 janvier en librairie.

Mitrush Kuteli est une des figures les plus accomplies de la littérature albanaise. Docteur en sciences economiques, il était aussi ethnographe, philosophe, traducteur et poète. Mieux que quiconque, il a su rester fortement enraciné dans le folklore, la richesse des contes et des mythes, les chants légendaires albanais, et les ballades à caractère épique et historique, transmis d’une génération à l’autre oralement. Ces héros sont souvent marqués par une dénomination locale.

Le folklore, son caractère social et autochtone marquent l’art narratif de l’œuvre de Mitrush Kuteli. A travers son œuvre, nous découvrons une autre spécificité selon laquelle, la prose se voit aussi investie du rôle du médiateur entre folklore et lecteur.

Les narrations kuteliènnes sont dotées de descriptions étourdissantes, mais en même temps pertinentes et vraies, qui nous font réfléchir sur le sens caché du monde. L’argument principal des contes est la lutte entre les puissances du bien et celles du mal. Ses personnages sont spécifiquement albanais, dotés d’une force et d’un courage surhumain, qui avant de nous séduire, doivent affronter parfois toutes sortes de difficultés et s’opposent à des adversaires irascibles et vindicatifs. Ils représentent la force, le bonheur et la joie de vivre.

Mitrush Kuteli a exploité tantôt avec subtilité, tantôt avec un humour poignant et corrosif, les drames du quotidien. L’humour était pour lui une déclaration de dignité qui résulte naturellement d’une sorte de défi, de l’aspect parfois tragique de la vie elle-même.

L’originalité de l’oeuvre réside dans le procédé d’écriture qui s’avère une véritable prouesse tant la narration est percutante, fluide, cohérente et d’une grande beauté.

Le lyrisme du langage, accentue et rythme, l’intensité émotionnelle des passions fortes.

La découverte de ses écrits pleins de bon sens et d’humanité, sont une véritable bouffée d’espoir, pour donner au peuple le caractère d’un saint, dont les malédictions et les bénédictions sont suivies d’effet.

L’action intense qu’exerce la culture inexplorée et, souvent, totalement insoupçonnée, principalement celle des couches profondes, populaires et paysannes, détermine l’œuvre de cet écrivain.

Le peuple élémentaire et profond, le peuple aux innombrables âmes, le peuple sans nom et sans gloire, n’a-t-il pas, en vérité, plus de génie que n’importe quel individu célèbre ?

Il a marqué la prose albanaise par la profondeur de ses analyses psychologiques, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style. Avec de très nombreux chefs-d’œuvre, et au-delà des courants littéraires, il nous laisse une image fabuleuse de sa forte personnalité artistique.